Salésiens de Don Bosco - Afrique Tropicale Equatoriale

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SDB ATE 2005-2006

(suite)

4. Conditions particulières de la femme dans le monde juif

La culture qui pénalisait la femme dans le monde juif n'était pas très loin de la misogynie qui existait dans le reste du monde antique. Elle n'était que le reflet de la culture de l'époque. Lorsque nous lisons les textes sacrés, nous comprenons facilement que les auteurs, bien qu'inspirés par Dieu en ce qui concerne le font de leur message, se situaient et travaillaient dans une culture masculiniste qui n'a pas manqué d'émerger dans la formation culturelle et dans les textes qui nous ont laissés. Avant de parcourir certains passages bibliques qui pourraient nous choquer aujouird'hui - alors meme que nous les exécutons souvent, au fond - n'oublions pas que la lecture intégraliste de la Bible est désormais dépassée, puisque l'Eglise a pris le risque et le courage d'encourager une saine critique historique des textes sacrés et de leurs genres littéraires, afin de distinguer assez clairement ce qui est d'inspiration divine - le message de Dieu - et ce qui appartient à l'auteur particulier d'un livre. Sans avoir besoin d'aller en profondeur dans le résultat de telles analyses, nous disposons de plusieurs données qui, à travers la Bible, nous rendent compte de la situation réelle de la femme dans le monde hébraïque, et qui peuvent nous servir ici pour constater le chemin qui a été parcouru depuis lors.

Au niveau religieux : les femmes n'étaient pas obligées d'observer tous les commandements. PAr exemple, seuls les hommes devaient respecter le repos du Sabbat. Les femmes au contraire devaient s'affairer aux travaux domestiques quotidiens (Ex 20,10). Elles étaient aussi dispensées de certaines prières importantes, des rites de la Paque, par exemple . Elles ne "pouvaient" pas être instruites religieusement. A dire vrai, on les en croyait incapables. Elles ne pouvaient pas émettre des voeux, à moins d'avoir la permission du père ou de l'époux, qui avait ensuite le pouvoir de les annuler (Nb 30, 4- 17). Il arrivait que les femmes mariées soient considérées comme un obstacle à la vie de prière du mari. Dans le temple et dans les synagogues, les femmes étaient séparées des hommes, reléguées aux dernières places. Une femme ne pouvait pas lire le texte sacré de la Loi et des Prophètes. Seul l'homme était officiellement inséré dans le peuple de Dieu, pendant que la femme l'était plutôt indirectement, parce qu'elle appartenait à l'homme.

Au niveau civil : on accordait pas d'importance officielle au témoignage d'une femme. Nous comprenons d'ailleurs pourquoi l'incrédulité des apôtres lorsque les femmes leur annoncent que Jésus était ressuscité. Toutes les sorties de la maison étaient réglementées de façon sévère, surtout pour les jeunes femmes. Il était interdit de sortir la tête découverte, d'aller à l'école ou d'engager des conversations le long du chemin. Les cycles menstruels étaient également un motif de ségrégation, considérés comme des phases d'impureté contagieuse à la fois pour la femme et pour quiconque la touchait. Elle devait donc s'abstenir d'entrer à la synagogue pendant cette phase. Il était interdit aux femmes de participer au repas quand il y avait des invités. Même le service leur était alors interdit. Les femmes n'étaient pas mentionnées lors des recensements. Vous vous souvenez certainement de l'épisode de la multiplication des pains: Jésus a nourri 5000 hommes, "sans compter les femmes et les enfants", précise l'Évangile (Mt 14,21; 15, 38; Mc 6,44); Seul Luc parle de "tous" (Luc 9,17), tandis que la seconde multiplication chez Marc résout le problème en disant tout simplement: "Ils étaient quatre mille" (Mc 8,9). On voit bien le signe que le message révolutionnaire de Jésus commence lentement à remettre en discussion certaines façons de regarder l'Homme.

Justement, on pouvait s'y attendre, Jésus va s'élever contre les préjugés, contre la toute-puissance masculine, par un certain nombre de choix et de comportements risqués, qui nous interpellent encore aujourd'hui, hommes et femmes, sur son exemple d'humanisme, j'allais dire d'humanité. Nous allons le voir dans les prochains paragraphes.

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