LE CULTE MARIAL Est-il idolâtrique
? NON ! LE CULTE MARIAL représente, avec le problème des statues, le principal motif d’accusation d’idolâtrie pour beaucoup de non catholiques. * Ce n'est pas la Vierge Marie en elle-même qui fait problème. La plupart des protestants la respectent comme la mère du Sauveur, comme une grande sainte, et comme un éminent modèle de vie chrétienne. * Ce qui fait problème, c'est une mariologie et un culte marial trop souvent déconnectés de l'Écriture, et sans fondements suffisamment explicites en elle. * C'est aussi et surtout le culte marial tel qu'il est souvent pratiqué dans la dévotion populaire. A savoir les multiples dévotions et prières adressées à Marie, jugées « idolâtriques ». * Une telle divergence entre chrétiens est fort regrettable. Mais ce qui est plus regrettable encore, c'est l'absence d'effort réel -- ou l'inefficacité des initiatives -- visant à clarifier le débat, et à rassembler autant que possible les enfants de Dieu divisés par la question mariale. Il est certain que Marie doit être la première, avec Jésus, à déplorer une telle division! Et il serait inadmissible de fermer les yeux sur ces critiques ou incompréhensions, en répondant: « C'est pas notre problème. » -- « Ils ne veulent rien comprendre de la Vierge Marie », ou « Ils ne l'aiment pas. » -- « Ils sont dans l'erreur et n'ont pas la vraie foi. » * L'incompréhension qui sépare les chrétiens quant au culte marial nous oblige, nous catholiques, à prendre acte des critiques qui sont faites sur ce point, et à y répondre aussi clairement que possible dans la lumière de la Bible. * Bien des catholiques de bonne volonté sont légitimement troublés par les critiques sur le culte marial, et finissent parfois par quitter leur Église faute d'avoir reçu réponse à leurs questions. (Voir le témoignage dans l'introduction p. 3) Ne pas reconnaître le problème posé par le culte marial, et ne pas y répondre, c'est entretenir, les divisions entre chrétiens, et les défections dans l'Eglise catholique. Pourquoi tant de critiques contre le culte marial ? Et que faire ? Il n'est pas permis d'ignorer ou de rejeter ces critiques. Elles nous obligent à une sérieuse autocritique. Tâchons d'abord de comprendre ce qui les provoque. Si le culte marial est taxé d'idolâtrie, ce n'est pas sans raisons. Examen de conscience « Avant de chercher la paille dans l’œil de ton voisin, regarde la poutre dans le tien. » (Mt 7:3) Reconnaissons qu'une certaine dévotion mariale peut prêter à confusion, voire provoquer une légitime irritation. * L'étalage de la dévotion mariale, qui donne l'impression que Marie est au centre de la foi, et qu'elle a pris la place du Christ. Cet excès dans la dévotion mariale est un très mauvais service rendu à Marie. Que ce soit dans nos églises ou chapelles (où la statue de Marie trône parfois sur l'autel !), dans nos rues, et même à la TV... Cela jette le discrédit sur Marie et sur l'église catholique, et alimente l'accusation de « mariolâtrie ». Un évêque africain remarque: « Quand j'entre dans une église, je vois davantage de gens en prière devant la statue de Marie que devant le Saint Sacrement. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas sain. Ce n'est pas chrétien. » (cité in rev. Pirogue, Marie, N. 67, p.1 ) Dans ce sens, l'arsenal de prières, de dévotions, de pratiques et d'objets de piété autour de Marie évoque davantage le fétichisme traditionnel que la vraie foi chrétienne. * L'abus de langage, parfois proche de l'hérésie. Notamment quand des dévots de Marie déclarent « adorer » celle-ci. Certes, on peut comprendre que le mot adorer signifie aimer beaucoup -comme quand on dit qu'on « adore» le chocolat. Mais il faut surtout admettre que parler d'adoration de Marie est la pire des maladresses et des sottises; et que c'est là le plus sûr moyen de scandaliser et de jeter le discrédit sur la véritable doctrine mariale. La même remarque s'applique aux cas où certains demandent à Marie de guérir, de pardonner les péchés ou de nous donner l'Esprit Saint! Tout cela ne revient qu'à Dieu seul !! Par elle-même, Marie ne peut rien faire. * Certains arguments prétendent justifier Marie, mais sont étrangers et parfois même contraires à la foi chrétienne. Il y a une façon de « défendre » ou de « justifier » la Vierge Marie qui ne fait au contraire qu'alimenter les critiques contre elle; car certains de ces arguments frisent l'hérésie, ou dénotent une conception bien peu chrétienne de Dieu et du Christ ! EXEMPLES Des chrétiens demandent à Marie de jouer un rôle opposé au sien : exercer des pressions sur son Fils, obtenir des faveurs qu'il n' a pas prévu de nous accorder. Ou encore ce genre de déclaration recueillie auprès de personnes en prière devant une statue de Marie: « Marie, elle comprend nos besoins! Elle a été une femme comme nous! Tandis que Jésus, il est Dieu. Alors, on le soupçonne d'être trop exigeant, inhumain. D'attendre la perfection de notre part. » (extrait de la revue Pirogue, Marie, p. 1) Les Africains pensent traditionnellement que Dieu est lointain, et donc indifférent à nos soucis de ce bas monde. « Tandis que la Vierge, elle a connu ces soucis. Si elle le veut, elle peut donc être une intermédiaire efficace auprès de son Fils pour l'amener à nous comprendre et nous exaucer. » Comme si Dieu représentait la justice, et Marie la miséricorde ! Il en va de même lorsque l'on compare Marie à la mère d'un président. « Il est plus facile d'approcher le président en passant par sa mère », nous dit-on. De pareilles opinions découlent d'une conception païenne de Dieu, complètement étrangère à la Parole de Dieu et à la foi chrétienne. Dieu n'a pas de leçon de miséricorde à recevoir de Marie! Marie ne vient pas corriger Dieu! Et Jésus n'est pas comparable à un président enfermé dans un inaccessible palais ! Nous n'avons pas à approcher de Dieu, puisque c'est lui-même qui est venu à notre rencontre, jusqu'à venir demeurer en nous !! (pensons à l'Eucharistie...) Aucun intermédiaire n'est donc nécessaire pour l'approcher, lui qui s'est uni à nous comme l'époux à son épouse !! -- Avez-vous déjà vu une épouse recourir à sa mère pour approcher son époux ? Si Marie corrige Quelque chose, ce n'est pas en Dieu, mais en nous-mêmes, qui sommes des aveugles spirituels, si lents à reconnaître la tendresse de Dieu. Marie nous est donnée par Dieu pour nous apprivoiser et pour présenter son amour pour ainsi dire 'maternel' (cf. Isaïe 66.13). Si l'on peut parler, d'une certaine façon, de la « médiation » de Marie (cf. ci-dessous), cela ne doit en aucun cas contredire L'UNIQUE MÉDIATION du Christ, et l'intimité également unique de sa communion avec nous, qui ne nécessite absolument aucun intermédiaire. le Magistère catholique manifeste ainsi une grande réserve vis-à-vis des expressions « co-rédemptrice » et « médiatrice ». Car ces expressions mariales sont lourdes d'ambiguïté ou de malentendu. Trop y insister finirait par induire en erreur au point de contredire l'enseignement biblique -- au moins en apparence. * On doit aussi déplorer la frénésie de bien des fidèles dès qu'il. s'agit d'apparitions ou de toute sorte de (prétendues) manifestations surnaturelles. Cela verse vite dans la caricature de la vraie dévotion catholique. Et la Vierge Marie en est bien souvent victime! On pourrait allonger la liste des pratiques et comportements d'une certaine dévotion mariale défigurant la juste dévotion catholique, et qui aggravent l'incompréhension ou provoquent l'exaspération, y compris chez des catholiques. Ces excès défigurent l'authentique piété mariale. Nous retrouvons ici un vieux problème. Déjà Luther le Réformateur protestant : alors qu'il honorait la Vierge Marie en elle-même (nous lui devons un des plus beaux commentaires du Magnificat de Marie en Luc l), celui-ci réagissait vigoureusement devant les excès du culte marial dans l'Église de son temps. Au point de dire: « je voudrais qu'on évacue totalement le culte de Marie, seulement à cause de l'abus qu'on en fait.» (Sermon sur l'Ave Maria, 1523). Cette réaction de Luther, qui est celle de quantité de chrétiens aujourd'hui, ne porte pas sur l'authentique culte marial, mais sur les excès et les déformations qui le défigurent. Le pape Paul VI lui-même, dans son exhortation apostolique sur le culte marial, a demandé d'y être attentif (Marialis cultus, 2 fév. 1974, n.32) : "La volonté de l'Église catholique, sans atténuer le caractère propre du culte marial, est d'éviter avec soin toute exagération susceptible d'induire en erreur les autres frères chrétiens sur la doctrine authentique de l'Eglise catholique, et de bannir toute manifestation cultuelle contraire à la pratique catholique légitime. Comprenons donc que les critiques autour de la Vierge Marie -- plus exactement du CULTE MARIAL -- sont souvent provoquées par un langage, des pratiques et des comportements déplacés de la part de bien des dévots de Marie. Il est regrettable que certains catholiques manifestent une complète indifférence face aux légitimes irritations concernant les excès dans le culte marial. Ce comportement est bien peu chrétien. Il pourrait même se rapprocher d'une attitude sectaire, dans la mesure où il refuse le dialogue et l'interpellation des frères 'séparés' ; il creuse la division et l'incompréhension dans le peuple de Dieu, et jette le discrédit sur la véritable doctrine mariale. Certes, il n'est pas question de renoncer au culte marial authentique et respectueux de la vraie foi chrétienne. Mais nous n'avons pas à l'étaler avec tapage, encore moins à l'imposer. Si nous partageons notre prière avec des frères protestants, n'allons pas leur imposer des Ave Maria ou le chapelet! Gardons notre piété mariale, mais discrètement, un peu comme un secret de famille. Et surtout, nous devons purifier la dévotion actuelle et la (re)centrer sur le Christ et la Parole de Dieu, afin d'éviter de scandaliser nos frères non catholiques. C'est là un devoir de vérité et de charité fraternelle, si nous ne voulons pas être complices de la division du peuple de Dieu. Comment bien comprendre la place et le rôle de Marie, s'il est vrai que les catholiques honorent et prient la Vierge Marie Adoration de Marie ? Marie, une déesse ? IMPOSSIBLE L'adoration ne revient qu'à Dieu seul. Or Marie n'est qu'une créature humaine. Il est ABSURDE de parler d'adoration de Marie dans l'Église catholique. Marie, un autre médiateur en plus du Christ ? IMPOSSIBLE Car « il n'y a qu'un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus Christ » (1 Tim 2.5). Si l'on parle de la médiation de Marie, c'est dans une autre perspective, qui ne doit en rien dévaluer l'unique médiation du Christ (cf. ci-dessous). Il serait absurde et suicidaire de vouloir justifier la dévotion mariale en contredisant la Parole de Dieu . Tâchons maintenant de comprendre la place et le rôle de Marie dans la doctrine et la piété catholiques ? * Marie honorée comme mère de Dieu (du christ) et comme modèle de vie Là-dessus, catholiques et protestants sont d'accord : Marie a l'insigne privilège d'être la mère de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, ce en quoi elle mérite notre admiration, notre vénération. Honorer (ou vénérer) ne veut pas dire adorer. « Mes hommages, Madame » ne veut pas dire «Je vous adore, Madame » ! Il est normal d'honorer la mère de notre Seigneur et Sauveur. C'est grâce à elle qu'il est venu parmi nous. « Tous les âges me diront bienheureuse » (Lc 1.48). De plus, nul ne contestera que Marie soit modèle de vie chrétienne. La vraie piété mariale consiste donc à imiter Marie dans ses grandes vertus de foi (accueil du Sauveur), de pureté, de prière, d'obéissance, de consécration « je suis la servante du Seigneur » Lc 1.38), et de maternité spirituelle (car "avant de concevoir son Sauveur en son sein, Marie l'a conçu dans son cœur- St Augustin). Mais Marie n'est pas seulement honorée comme Mère de Dieu et modèle de sainteté. Elle est également invoquée ou priée comme « mère » et « intercesseur ». C'est là que se pose le problème et la divergence avec nos frères protestants. Comment comprendre L'ACTION ACTUELLE de Marie ? * Marie, MÈRE des croyants La place et le rôle de Marie ne sont pas à comprendre à côté ou en plus du Christ, mais DANS le Christ. Marie est membre du Christ et fait partie (partie. éminente !) de son Corps. Tout chrétien est appelé à faire "les mêmes œuvres" que le Christ. « En vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi, les mêmes œuvres que moi; et il en fera même de plus grandes, car je pars vers le Père [pour vous donner l'Esprit Saint, qui vous fera opérer des merveilles].» (Jn 14.12) Ces paroles sont
surprenantes, mais compréhensibles. Car si nous demeurons dans
le Christ (Jn 15), et si nous sommes ses membres Le Christ n'est pas jaloux de sa seigneurie. Il ne dit pas: « Laissez-moi faire tout seul. » Au contraire, il veut nous y associer. Il nous dit: « Venez avec moi sauver vos frères, venez collaborer à mon œuvre et à ma victoire. » Ainsi, comme le Christ, nous devons être "père" ou "mère" spirituellement pour nos frères: en les "engendrant dans le Christ par l'évangile" (1 Cor 4.15), en donnant notre vie pour eux (Jn 15.13), en priant pour eux, etc. Nous devons ainsi avoir des "enfants dans la foi" (1 Tim 1.2). Dans le Christ, nous devons former un peuple de prêtres (cf. 1 P 2.9). Si nous sommes "prêtres de Dieu", nous devenons en quelque sorte médiateurs pour nos frères par notre intercession fraternelle (Apoc 1.6; 5.10 ; 20.6). La maternité spirituelle s'applique par excellence à Marie. L'évangile nous montre en effet Marie « debout au pied de la croix » (Jn 19.25), totalement associée à la passion de son Fils, sa collaboratrice la plus proche dans son œuvre de rédemption, en souffrant et s'offrant avec lui. Elle fut par excellence « la femme dans les douleurs de l'enfantement » (Apoc 12.1 ; Jn 16.21). Comme Paul, et plus encore, elle pouvait dire: « Je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves. du Christ pour son corps qui est l'Église » (Col 1.24) - « Je suis crucifié pour le monde » (Gal 6.14 ; 2.20). C'est en ce sens que Marie devient MÈRE de Jean et de l'Église en la personne du disciple bien-aimé à la croix (Jn 19.25). Etant en totale communion avec Jésus à la croix, elle a ainsi collaboré à l'enfantement des enfants de Dieu. Elle a fait "la même œuvre" que le Christ (Jn 14.12). C'est ainsi que Marie est déclarée mère de l'Église et des croyants. Ce n'est pas seulement en sa vie terrestre, il y a 2000 ans, que Marie fut 'mère' spirituellement. Elle l'est encore maintenant, au Ciel, par son intercession. Est-il si étonnant qu'elle agisse actuellement dans le monde (secours spirituels ou interventions providentielles par exemple) quand on se rappelle comment Dieu opère aussi à travers ses anges (ce qu'aucun croyant ne peut nier) ? Certes, l'action spirituelle de Marie dans l'Église et le monde n'apparaît pas dans la Bible comme pour les anges; c'est seulement dans l'histoire et le témoignage chrétien qu'elle se manifeste. En tous les cas, cela ne contredit nullement la Sainte Écriture, ni le merveilleux plan du Salut. Au contraire ! TEMOIGNAGE B.L. Shelmon, qui exerce un important ministère de guérison intérieure au Canada, témoigne ouvertement de l'action bienfaisante de Marie : « Quand Jésus dit à son disciple bien-aimé Jean: « Voici ta mère » (Jn 19.27), il léguait au monde ce précieux trésor. Lorsque nous ressentirons le besoin de la chaleur et de la tendresse d'un cœur de mère, Marie sera pour nous aussi présente qu'elle le fut pour son fils. J'ai compris l'importance du geste de Jésus à mesure que je m'engageais dans la prière de guérison psychologique; je réalisais alors que de nombreuses blessures passées étaient imputables à d'imparfaites relations entre la mère et l'enfant; aucune des thérapies traditionnelles ne semblait pouvoir les apaiser . J'ai maintes fois été le témoin de transformations radicales dans l'existence de personnes en proie à des souvenirs douloureux concernant leur mère, lorsqu'elles demandaient à Jésus de leur donner sa propre mère comme il l'avait donnée à Jean. Elles ressentaient alors un grand soulagement et une paix émanant du plus profond d'elles-mêmes, leur apportant un grand sentiment de bien-être. Je me souviens avoir prié avec un ministre protestant dont le travail se trouvait menacé par de fréquents accès de dépression. Des psychologues lui avaient permis de découvrir que son problème remontait à la mort subite de sa mère alors qu'il n'avait que trois ans. " fut alors confié à diverses familles d'accueil, où il connut peu - sinon aucune - affection. « Mon enfance, disait-il, ressemble à un grand vide qui attend d'être rempli. » ...II n'eut aucune réaction particulière à la prière de guérison, jusqu'au moment où je commençai à prier pour la petite enfance. Lorsque je demandai au Seigneur de nous donner sa mère pour suppléer à toutes les carences dans notre relation avec notre propre mère, il tenta de résister, croyant sans doute que je voulais lui imposer une quelconque dévotion catholique. Mais au même instant, il perçut au fond de son cœur la voix de Jésus qui disait: « Ne crains pas d'accepter l'amour de ma mère. Elle ne t'éloignera pas de moi. » Un flot d'émotion l'inonda, et lui apparut l'image d'une belle femme aux yeux pleins de tendresse, les bras ouverts pour l'accueillir. Plusieurs années de solitude furent effacées cet après-midi, quand le vide en lui commença à se remplir de lumière. » (Vivre la guérison intérieure, B.l. Shelmon, 1991, p. 66 - 67) On pourrait rapporter aussi bien des témoignages du puissant secours de la Vierge Marie dans la lutte contre le Démon et les forces maléfiques. Un psychiatre chrétien déclarait: « Quand je constate la rage du Diable et ses blasphèmes (chez les possédés) contre Marie et contre l'Eucharistie, nul doute que Marie et l'Eucharistie jouent un rôle important dans la lutte contre les forces des ténèbres. » * Peut-on prier Marie ? Prier Marie ne veut pas dire qu'elle prend la place de Dieu ou qu'on l'adore. NON. Il faut ici distinguer 2 types de prière : Au SENS PROPRE, la prière ne revient qu'à Dieu seul, unique Source de la grâce (de vie, d'amour, de paix, de pardon etc.). Mais l'on peut parler de prière dans UN SENS PLUS LARGE. Comme lorsque nous disons: « Je te prie de bien vouloir... ».II s'agit très exactement de l'intercession. Dans ce sens, on peut prier Marie, pour lui demander D'INTERCÉDER en notre faveur. Ainsi dans l'Ave Maria : « Sainte Marie, Mère de Dieu, PRIEZ pour nous pauvres pécheurs... » La BIBLE nous montre ce recours à la prière d'autrui, à son intercession. « La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance » (Jc 5.16). Ce à quoi Paul fait appel: « Intercédez pour tous les saints [=fidèles] Priez aussi pour moi, afin qu'il me soit donné d'annoncer hardiment l'Évangile » (Eph 6.18-19; Rom 15.30-32; 2 Cor 1.11; Col 4.3-4; 2 Thess 3.1 ). Certains objecteront que cette prière ne s'adresse qu'aux vivants. Mais Marie n'est-elle pas ACTUELLEMENT VIVANTE DANS LE CHRIST? (A ce sujet, voir p. 27). C'est ainsi que l'on peut demander à Marie de prier pour nous. Autres exemples d'intercession: celle d'Abraham (Gn 18.16-33), et celle de Moïse (Ex 32.11-14); et celle de Marie aux noces de Cana (Jn 2.3). Mais en tout cela, le Christ reste notre UNIQUE SAUVEUR et Médiateur. L'intercession de Marie (et des saints) n'est pas à opposer à celle du Christ et à son œuvre de salut. Au contraire, l'assistance maternelle de Marie entre dans l'œuvre du Christ et découle de sa grâce. Car nous ne pouvons rien faire en dehors du Christ (Jn 15.5). Tout ce que nous faisons dans la foi, nous le faisons par lui, avec lui et en lui. Car nous sommes ses membres, il est notre Tête (1 Cor 12.12 55; Lire encore 1 Cor 3.5-9). * Faut-il invoquer Marie ? Au sens strict et biblique, SEUL Jésus est nécessaire au Salut. Lui SEUL est « le Chemin, la Vérité, la Vie » (Jn 14.6). Lui SEUL est l'unique Médiateur (1 Tim 2.5). C'est lui, et lui SEUL, qui est au centre de notre foi et de notre piété. De plus, force est de constater la grande discrétion des Écritures sur Marie. D'abord dans J'enseignement de Jésus ou de ses apôtres. De plus, Jésus n'a pas confié sa mère à tous ses apôtres ( par exemple à la dernière Cène, là où il leur a pourtant transmis ses dernières volontés) ; Jésus n'a confié sa mère qu'au disciple bien-aimé à la croix Un 19.25). On doit donc reconnaître que, d'après la Bible, le chrétien n'est pas tenu de prier Marie. Si l'on peut en croire une déclaration de Marie dans ses apparitions à Medjugorje (Yougoslavie - apparitions non encore reconnues officiellement par l'Église), la Vierge Marie aurait répondu aux enfants qui lui demandaient s'ils devaient la prier ou plutôt prier Jésus : « Priez Jésus. je ne peux rien faire par moi-même. Mais si vous me le demandez, je prierai avec vous et pour vous » Serait-il normal qu'un catholique prie la Vierge Marie davantage que Jésus ou l'Esprit Saint ? Notre foi et notre prière doivent toujours être centrées sur le Christ. Il faut absolument respecter la hiérarchie des vérités chrétiennes. Celles-ci reposent sur le Christ, et tout le reste en dépend. Il serait insensé d'accorder à la piété mariale la même importance - voire plus -- que celle qui revient au Christ. Dans la Bible comme dans sa propre vie, Marie est tellement discrète, et toute relative à Jésus! Car elle s'efface toujours devant lui, et n'a qu'un seul désir: nous y conduire. Marie accepterait-elle qu'on lui accorde plus de place et d'importance qu'à jésus ? Impensable ! La maternité spirituelle de Marie nous est offerte par Jésus tel un cadeau de surabondance, qui est comme un secret de famille, lequel n'est pas, en soi, absolument obligatoire ou indispensable au salut. CEPENDANT, selon la foi catholique, Marie n'est pas pour autant facultative pour celui qui veut répondre pleinement aux appels de son Seigneur. Un cadeau ne se refuse pas! Si l'on perçoit Marie comme mère spirituelle, on ne peut négliger de la recevoir dans l'amour et la confiance, tout comme Jean à la croix. A la suite de la plus ancienne tradition de l'Église, on peut dire que si Jean nous a rapporté dans son évangile le don de Marie comme mère à la croix Un 19.25), c'est que la maternité spirituelle de Marie concerne également tous ceux qui souhaitent être 'disciple' comme Jean. La maternité de Marie ne se limite. donc pas au seul apôtre Jean ...comme s'il s'agissait d'une simple affaire privée ( car dans ce cas, Jean ne nous aurait pas relaté l'événement dans son évangile). Pour le catholique, la doctrine et la dévotion mariales ne sont donc pas facultatives. Elles demandent d'être respectées et accueillies dans la confiance. Celles-ci cependant ne peuvent être aucunement imposées à quiconque. Elles sont proposées comme une source de grâces particulières, et en ce sens ne peuvent être rejetées par le catholique si celui-ci veut être fidèle au Seigneur et à sa foi. * Marie: obstacle au Christ ? Si le culte marial est bien compris et sobrement pratiqué, non, Marie ne fait aucune ombre au Christ. Mais malheureusement, il est vrai que certaines pratiques populaires déforment le culte marial (cf. les constats ci-dessus, ainsi que les déclarations de Luther et du pape Paul VI, p 17). Mais ce n'est pas là une raison pour dénigrer et diaboliser la véritable piété mariale. «On juge l'arbre à ses fruits» Non seulement Marie ne peut faire obstacle au Christ, mais elle ne peut que conduire au Christ et le glorifier. Sinon nous n'avons plus affaire à l'authentique Vierge Marie et à la vraie dévotion mariale, mais plutôt à leurs contrefaçons. Nous pouvons le vérifier chez les chrétiens de tous les temps et de tous les milieux qui vécurent leur dévotion mariale dans une foi parfaitement évangélique et centrée sur le Christ. Cela doit se vérifier en «jugeant l'arbre à ses fruits » (Lc 6.43) : par les fruits de l'Esprit Saint, les fruits évangéliques de sainteté, qui sont incontestables et que le démon ne peut singer (cf. Gal 5 : charité, joie, paix...). * Et les apparitions de Marie ? Face aux apparitions de Marie (ou autres manifestations surnaturelles), l'attitude officielle de l'Église catholique a toujours été d'une extrême prudence. « Il peut se faire que l'ivraie se mêle au bon grain, et que de fausses apparitions surviennent pour brouiller les vraies (...) De tout temps, l'Église use de circonspection, de réserve et parfois de rigueur en la matière. » (Mgr Gahamanyi, cité in Pirogue, Marie, p.21) Aucune apparition n'est objet de foi, mais seulement de permission accordée par l'Église d'être manifestée pour l'instruction et le bien des fidèles - après avoir été dûment examinée et authentifiée. En chacune de ses apparitions authentiques, Marie n'a qu'un seul but, qui est celui de tous les prophètes : nous ramener au Christ, à la repentance, à la conversion, à notre destinée céleste. C'est ici encore à leurs fruits que l'Église juge des vraies apparitions: conformité absolue au message de l'Écriture et à la foi chrétienne, repentance, guérisons spirituelles, conversion au Christ (...et non à Marie), sainteté etc. L'Église a toujours été prudente à cet égard, consciente du danger inhérent aux révélations particulières. En tout cas, le démon a beau « se déguiser en ange de lumière » (2 Cor 11.14), il ne peut singer les vrais fruits évangéliques. Il serait donc inadmissible de soupçonner ou même de diaboliser indistinctement les interventions de Marie en prétextant qu'elles peuvent n'être qu'une illusion démoniaque ! Pour ce qui est de Nsimalen, c'est en raison du désordre et des graves troubles qui sont apparus sur les lieux que les autorités ecclésiastiques locales ont mis les fidèles en garde et n'ont pas autorisé le culte officiel. Qu'on n'aille donc pas penser alors que l'Église refuse de reconnaître les apparitions de Marie en Afrique. Certaines y ont été reconnues, telles celles de Kibéo, au Rwanda, non sans de sérieuses enquêtes préalables. EN BREF Marie n’est que servante et instrument du Seigneur (Lc 1.38). Elle ne peut donc faire obstacle ou concurrence à Jésus. Au contraire, elle collabore avec lui au salut du monde, comme nous sommes tous appelés à le faire. Ainsi glorifie-t-elle son Seigneur (Jn 14.12-13; 15.8). Conclusion sur le culte marial * A mes frères et sœurs dévots de Marie Veillons à ne pas exposer à la critique la Vierge Marie et le culte marial, à cause de traditions ou de coutumes qui ne sont pas toujours conformes à la Parole de Dieu et à l'enseignement authentique de l'Église. La dévotion populaire a ici un impératif besoin d'éducation et de purification. Et l'on pourrait attendre de certains ecclésiastiques qu'ils soient plus vigilants et zélés sur ce point. Veillons à purifier notre dévotion de ses éventuels succédanés de fétichisme. Recentrons-la sur le Christ. Nous éviterons de scandaliser nos frères non catholiques, ainsi que nous le demandait le pape Paul VI (texte p.17). C'est là un devoir de vérité et de charité fraternelle, si nous ne voulons pas être responsables ou complices de la division du peuple de Dieu, et si nous voulons vraiment faire connaître la Vierge Marie. * A mes frères qui critiquent le culte marial Comment ne pas comprendre votre agacement face à ce que vous percevez comme « mariolâtrie » ? Mais il ne faudrait
pas pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain. Ne diabolisons
pas le culte marial dans la mesure où il reste centré
sur le Christ et en conformité avec l'évangile. La doctrine
et la piété mariale authentiques ne sont pas contraires
à la Bible. Et si nous jugeons l'arbre à ses fruits, nous
reconnaîtrons qu'elles ont porté et portent encore d'innombrables
fruits de sainteté évangélique. |